Christian Sapin (CNRS) La connaissance des grands monastères s’est longtemps réduite au prestige de leur abbatiale.
A l’exception de quelques sites dont les bâtiments claustraux ont été conservés, la restitution des ensembles monastiques pour les XIe –XIIe siècles a longtemps été le résultat de l’interprétation de sources descriptives ou de l’iconographie réalisée avant les grandes campagnes de reconstruction, notamment des bénédictins de Saint-Maur. Depuis quelques décennies maintenant l’archéologie du terrain, comme celle des vestiges de bâtiments encore debout, a évolué dans ses approches et ses méthodes. Son usage plus systématique a permis de renouveler notre perception à la fois des structures dans leur fondation ou leur histoire, et plus encore dans la compréhension des fonctions parfois complexes de ses composantes. A partir d’exemples concrets, on s’attardera sur la période des XIe -XIIe siècles et à travers celleci sur la part des monastères dans la constitution de l’art roman.