La frontière entre architecture romane et gothique n’est pas si nette que le suggère la terminologie. L’architecture religieuse qui se développe dans le domaine royal français, pourtant berceau du style gothique, dans la première moitié du XIIe siècle témoigne parfaitement de cette ambivalence. Ces édifices relevant de ce que l’on appelait autrefois le style « de transition » sont en effet conçus, construits par des hommes formés sur les chantiers romans. Aujourd’hui, pour ne pas artificiellement les associer aux grands monuments entièrement couverts de voûtes d’ogives, présentant parfois quatre niveaux d’élévation, on distingue une première et une seconde génération au sein du premier art gothique.
Au fil d’exemples parfois peu connus, cette communication se propose d’examiner les formes de cette architecture en plein renouvellement. Les propositions faites en matière de plan, de voûtement, d’élévation ou de décor seront observées sans a priori, qu’elles aient joui d’une longue postérité ou au contraire été sans lendemain. Passant outre le jalon que constitue le Saint-Denis de Suger, ce sont toutes les réflexions, tentatives et questionnements qui ont parcouru cette période foisonnante qui seront ici mises en lumière.

Élise Baillieul, université de Lille

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