Michel Zink, de l’Académie française, professeur honoraire au Collège de France
Le merveilleux est peut-être, dans l’art et les lettres du Moyen Âge, ce qui nous fascine le plus spontanément. C’est pourtant ce qui nous est le plus étranger, car le merveilleux dépend des paramètres qui se sont le plus modifiés depuis le Moyen Âge : les limites attribuées aux lois de la nature, la relation entre la nature et le Dieu créateur, les interventions directes de Dieu ou de puissances diaboliques dans le cours des choses, la notion de norme, l’enjeu de l’humain. Autant d’éléments à prendre en considération pour comprendre le merveilleux étrangement rationalisé que nous offre le Moyen Âge.