Le Brionnais, au sud-ouest de la Saône-et-Loire, est souvent perçu comme une région naturelle, alors que ce territoire ne prit forme qu’au XIe siècle sur des fondements politiques : il recouvrait deux seigneuries féodales, celles des seigneurs de Semur et des vicomtes Le Blanc. La naissance du Brionnais s’accompagna d’une formidable floraison d’édifices religieux : dans chaque paroisse s’ouvrit le chantier de construction d’une nouvelle église.
L’objectif de ma thèse de doctorat, soutenue en novembre 2015, a été de comprendre pourquoi ce territoire avait donné naissance à un moment donné de l’Histoire à cet ensemble d’églises romanes, et dans quelle mesure ces édifices formaient une région artistique propre. Il est apparu que les spécificités architecturales du Brionnais venaient moins des différences avec la production artistique d’autres territoires que de l’habileté avec laquelle les bâtisseurs avaient su recevoir, intégrer, remodeler des influences extérieures multiples au service de créations nouvelles, équilibrées et harmonieuses. Ma communication s’attachera à présenter quelques-uns des éléments auvergnats, nivernais ou poitevins importés en Brionnais pour former un paysage roman exceptionnel.

Anelise Nicolier, université de Paris-Nanterre

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