Michel ZINK de l’Académie française, professeur émérite au Collège de France
LA MERVEILLE, LA NATURE ET L’HUMANITÉ
Le merveilleux est peut-être, dans l’art et les lettres du Moyen Âge, ce qui nous fascine le plus spontanément. C’est pourtant ce qui nous est le plus étranger, car le merveilleux dépend des paramètres qui se sont le plus modifiés depuis le Moyen Âge : les limites attribuées aux lois de la nature, la relation entre ces lois, la nature elle-même et le Dieu créateur, les interventions directes de Dieu ou de puissances diaboliques dans le cours des choses, la notion de norme, la place de l’humain. Autant d’éléments à prendre en considération pour saisir l’articulation entre mirabilia et miracula, pour comprendre le merveilleux étrangement rationalisé que nous offre le Moyen Âge, pour mesurer la place qu’y occupe une réflexion sur l’extension et les limites de l’humain.
Xavier BARRAL I ALTET, Université de Rennes II, Bibliotheca Hertziana – Rome
SE RENDRE À ROME POUR VOIR DES MERVEILLES (OU LES IMAGINER) AU XIIE SIÈCLE. À PROPOS DES MIRABILIA URBIS ROMÆ
La ville de Rome subit des transformations substantielles au cours du XIIe siècle, mais son paysage monumental demeure marqué par les monuments antiques, les premières églises paléochrétiennes et les modifications de l’urbanisme médiéval. Les textes médiévaux qui en décrivent les « merveilles » sont examinés de manière critique dans cette contribution car ils ont trop souvent été considérés comme des guides de voyage : une problématique passionnante entre vérité et invention, entre érudition littéraire et fantaisie, entre réalité et imagination.
Andreas HARTMANN-VIRNICH, Aix Marseille Université, CNRS, LA3M, Aix-en-Provence, France
Nicolas FAUCHERRE, Aix Marseille Université, CNRS, LA3M, Aix-en-Provence, France
Geoffrey MEYER-FERNANDEZ, École française d’Athènes / Aix Marseille Université, CNRS, LA3M, Aix-en-Provence, France
Heike HANSEN, Aix Marseille Université, CNRS, LA3M, Aix-en-Provence, France
Dylan NOUZERAN, Aix Marseille Université, CNRS, LA3M, Aix-en-Provence, France
ACCUEILLIR, ENCADRER ET PROVOQUER LE MIRACLE EN TERRE SAINTE AU XIIE SIÈCLE : L’ÉGLISE HOSPITALIÈRE D’EMMAÜS (ABU GOSH) ET SA CRYPTE
L’église d’Abu Gosh, près de Jérusalem, construite vers 1160 par les Hospitaliers sur un site identifié par une tradition aux origines incertaines avec l’Emmaüs de l’Évangile, est surtout célèbre pour ses magnifiques peintures murales byzantines, réalisées peu avant la conquête de Jérusalem par Saladin en 1187. L’édifice roman s’élève sur une source pérenne qui sourd à l’intérieur même de sa crypte, captée par un conduit maçonné antérieur à l’église, formant un bassin dans lequel on pouvait descendre et remonter par deux volées de marches latérales.
Conduit en 2016-2017 et à l’automne de l’année 2021, notre programme de relevé et d’étude archéologique et archivistique a permis de modifier considérablement la vision de la chronologie et de la fonction de l’édifice dont le premier niveau, interprété naguère comme une citerne romaine opportunément reprise et surélevé par les bâtisseurs de l’église, fut en réalité intégralement construit ex novo comme partie intégrante du programme monumental d’une église à deux niveaux, destinée à organiser et à mettre en valeur et en scène l’accès au bassin.
La descente dans les eaux était organisée par une sorte de vanne ou martelière permettant de les retenir et d’en faire monter le niveau. En fait, le plan entier de l’édifice et les circulations permettaient d’accéder à ce lieu de culte inférieur, soit directement par un portail latéral, soit par deux couloirs semi-rupestres dans la moitié occidentale de l’édifice, que les visiteurs d’alors pouvaient rejoindre par le portail de l’église haute. Les deux premières travées de celle-ci étaient sans doute réservées aux laïcs tandis que les deux travées orientales et le chevet tri-absidal, entièrement peints, étaient réservés aux religieux qui pouvaient emprunter des accès privatifs depuis les bâtiments conventuels à l’est.
L’importance donnée à l’eau suggère qu’elle jouait un rôle central pour les visiteurs, dont les pèlerins sur la route de Jérusalem. Or, le relevé des signes lapidaires a permis d’identifier une inscription arabe à l’étage de l’abside principale. Ce document lapidaire remarquable, contemporain de la construction de l’édifice, mentionne non pas l’Emmaüs de l’Évangile – identifié par ailleurs, dès l’époque byzantine, avec le site concurrent de Nicopolis – mais les noms du prophète Samuel et des patriarches Isaac et Jacob, aux côtés du mot « nahr », référence au conduit aquatique, qui se trouve exactement à l’aplomb de l’inscription, ce qui pose désormais la question de l’identification de la source avec les temps de l’Ancienne Alliance.
L’étude des bâtiments connexes a changé la chronologie admise depuis les fouilles des années 1940, les vestiges naguère attribués à un caravansérail fatimide antérieur à l’église franque s’avérant en réalité postérieures à la construction du complexe franc qui en avait préfiguré le cadre dès le XIIe siècle. Si le lien de l’église avec son environnement monumental contemporain reste en partie incertain, l’étude des photographies antérieures aux restaurations et constructions du début du XXe siècle a mis en évidence qu’elle fut bâtie en appui contre un corps architectural déjà en place dont la présence détermina l’organisation de l’accès aux terrasses sommitales : d’autres vestiges et indices suggèrent en effet que le site était déjà occupé, à l’instar du captage de la source.
Laurence TERRIER ALIFERIS, Université de Neuchâtel
LES MIRABILIA MYTHOLOGIQUES DANS L’ESPACE ECCLÉSIAL
Les sujets issus de la mythologie gréco-romaine furent transmis durant le Moyen Âge à travers plusieurs traditions littéraires et visuelles. Si de nombreuses études ont, dès les années 1930, repéré des sujets mythologiques au sein des églises, c’est essentiellement l’identification de l’épisode représenté qui a retenu l’attention des chercheurs.
À partir d’un corpus constitué de chapiteaux des XIe et XIIe siècles, les sources littéraires utilisées et le répertoire des sujets les plus exploités sont présentés. En se demandant comment les thèmes antiques intègrent le champ du merveilleux, l’analyse se focalise sur l’emplacement des chapiteaux mythologiques au sein de l’espace ecclésial. L’article montre que les sujets ovidiens apparaissent vers 1100 et que les moralisations des Métamorphoses du début du XIVe siècle étaient déjà certainement connues au XIIe siècle.
Par ailleurs, la disposition des sujets mythologiques sur les chapiteaux n’était pas laissée au hasard mais participait à une segmentation des espaces ecclésiaux et à l’articulation d’un discours bien précis.
Térence LE DESCHAULT DE MONREDON, Docteur en histoire de l’art
REPRÉSENTATIONS DU CHEVALIER DANS L’ART ROMAN : ENTRE RÉALITÉ, IMAGINAIRE ET MERVEILLEUX
Lorsque l’on pense au décor des églises romanes, ce ne sont pas des images de chevaliers qui viennent en premier à l’esprit. Pourtant, leur présence est assez prégnante, que ce soit sur les façades ou dans le décor intérieur, peint et sculpté.
C’est pourquoi, face à une multitudes de représentations variées, certaines accompagnées d’inscriptions, d’autres comprenant des détails bien spécifiques et d’autres au contraire très génériques, il convient de se demander ce que l’on a voulu représenter. S’agit-il de chevaliers réels, de personnages légendaires ou encore d’évocation d’un statut, voire de vertus ou de vices attachés à ce statut ?
C’est ce que nous allons essayer d’éclaircir à partir de divers exemples, tant français qu’espagnols et italiens.
Carlo TOSCO, Politecnico, Turin (Italie)
SAN MICHELE DELLA CHIUSA ET LES MERVEILLES DE L’ARCHANGE
San Michele della Chiusa a été fondée dans la vallée de Suse, principal lien entre l’Italie et la France, à la fin du Xe siècle. Le monastère est né, selon la tradition, à la suite d’un événement miraculeux : l’apparition de l’archange Michel au sommet de la montagne.
Au sein de la communauté monastique, la conscience de faire partie d’un réseau de monastères consacrés au culte de l’archange était très claire et la Chronica monasterii Sancti Michaelis Clusini rappelle explicitement le lien avec le sanctuaire du Gargano et avec le Mont-Saint-Michel. Dans la géographie sacrée des moines, il y avait donc trois pôles Michaéliques dans l’Europe chrétienne, situés dans les Pouilles, le Piémont et la Normandie. La construction de l’abbaye devient un événement extraordinaire en raison des difficultés d’accès au site, situé au sommet de la montagne : une merveille de l’archange, dans le cadre du paysage alpin.
Francisco DE ASÍS GARCÍA GARCÍA, Universidad Autónoma de Madrid (Espagne)
LA MYTHIFICATION DU LIEU : SAN JUAN DE LA PEÑA ET D’AUTRES SANCTUAIRES TROGLODYTES HISPANIQUES
Comme cela est le cas de nombreux sanctuaires placés sur des sites montagneux, la tradition situe les origines du monastère aragonais de San Juan de la Peña dans un évènement miraculeux. Ces origines mythiques, entretenues au fil des siècles, sont un exemple éloquent des traditions légendaires qui accompagnent nombre des fondations religieuses érigées ou renouvelées à l’époque romane. Ces éléments trouvent des accents particuliers dans le monde ibérique en raison de l’expérience de la frontière avec al-Andalus et de la consolidation des espaces chrétiens septentrionaux.
La nature exalta de manière certaine l’ imagination de ceux qui relatèrent la naissance et le devenir de ces centres. Au travers d’une sélection d’exemples du nord de hispanique, cet article aborde la conjonction qui s’opère entre paysages, architectures et saintes légendes.
Philippe CORDEZ, Centre allemand d’Histoire de l’Art (Paris)
Evelin WETTER, Conservatrice à la fondation Abegg, Riggisberg, et professeure honoraire à l’institut d’histoire de l’art de l’Université de Leipzig
VISION ET RÉFORME : LES VIERGES COURONNÉES D’HILDEGARDE DE BINGEN
Vers 1150, la nonne rhénane Hildegarde de Bingen (1098-1179), théoricienne et importante actrice de la réforme ecclésiastique, décrit dans son recueil de visions Scivias un ornement de coiffure conçu comme un insigne spécifique des religieuses vierges. Elle y développe un programme d’images que l’on retrouve en broderies de soie, d’or et d’argent sur une couronne textile conservée depuis 2000 à la Fondation Abegg (Riggisberg, Suisse).
Probablement réalisée pour Hildegarde à la fin de sa longue vie, cette précieuse couronne est manifestement celle qui fut vénérée comme relique au monastère Saint-Matthias de Trèves, où elle est attestée jusqu’en 1793.
L’article met au jour les sources bibliques et rituelles, la genèse conceptuelle et les enjeux symboliques de la création d’Hildegarde
.
Florian MEUNIER, Conservateur en chef du patrimoine, Musée du Louvre, département des Objets d’art
MIRACLES AUTOUR DES OBJETS ROMANS
Dès l’an mil, le témoignage de Bernard d’Angers à propos des miracles de sainte Foy de Conques montre le cycle qui relie les miracles aux reliquaires : les miracles entraînent les dons qui financent, vers 990, la réalisation du reliquaire qui, à son tour, par son regard ou les bijoux que voient les pèlerins, peut être à l’origine de nouveaux prodiges. Plus tard dans le XIe siècle, la Tapisserie de Bayeux offre l’une des plus anciennes représentations d’utilisation de châsses-reliquaires lors d’une cérémonie.
La mémoire des lieux de pèlerinage s’incarne dans le trésor et ses reliques qui côtoient d’autres objets merveilleux comme les épées mythiques et les olifants. Le reliquaire est aussi l’objet de la commémoration des miracles passés en lien avec les processions et fêtes qui sont à leur tour l’occasion de nouveaux miracles : on célèbre dans certains cas la date d’arrivée (adventus) des reliques dans l’église, comme l’illustre le linteau du portail nord de Saint-Benoît-sur-Loire.
L’interprétation des miracles représentés sur les reliquaires eux-mêmes est moins simple et beaucoup plus variée que ce que l’on pourrait penser. Les reliefs d’ivoires qui composaient le reliquaire de San Millán de la Cogolla au XIe siècle sont parmi les plus riches tant en ce qui concerne les miracles du vivant du saint que ceux qui sont produits près de sa tombe. La châsse de saint Martial du Louvre, production limousine par excellence de la seconde moitié du XIIe siècle avec ses fonds vermiculés, offre un exemple original de synthèse des miracles et de la vie du saint dans un style narratif mais elliptique.
La châsse de saint Hadelin à Visé est, quant à elle, l’un des très rares témoins de grandes châsses romanes en argent repoussé conservés ; ses reliefs montrent les miracles de l’abbé fondateur accompagnés de légendes en vers latins. Ainsi, le rapport entre les miracles et les objets d’art participe de la question plus vaste de l’individu et du collectif dans le dialogue avec le divin.
Emmanuel GARLAND, Docteur en histoire de l’art
LE MERVEILLEUX DANS LE DÉCOR DES ÉGLISES ROMANES DE L’AIRE PYRÉNÉENNE
Le merveilleux est omniprésent dans l’iconographie romane, à l’instar de sa place dans la vie et l’imaginaire des personnes de cette époque, toutes classes, tous ordres confondus. Il est à la fois représentation de la Création au-delà du monde sensible et reflet de l’action de Dieu, directe ou par l’intermédiaire des puissances célestes et des saints.
Pour autant sa représentation diffère selon l’emplacement, le support (peinture ou sculpture), la localisation géographique, l’époque, et bien sûr l’intention. Non seulement sa fréquence varie d’une région à une autre, d’une vallée à une autre, mais également son contenu, voire son rôle. En tant que « reflet d’une société (…), moyen d’expression d’une culture et en même temps, d’un latent et d’un inconscient collectif », le merveilleux met en évidence certaines spécificités de ces régions montagneuses où les échanges sont partiellement marqués par les contraintes géographiques et topographiques.
La circulation des artistes, de plus en plus manifeste au fil des décennies, tend à homogénéiser l’expression du merveilleux, aussi bien en ce qui concerne la forme que le support et son emplacement dans l’édifice. Le merveilleux devient alors un marqueur dans et autour de l’église. Cela étant l’individualisation spatiale engendrée par les contraintes topographiques résiste.
Jacqueline LECLERCQ-MARX, Université libre de Bruxelles (Belgique)
DE LA MERVEILLE À LA SAINTETÉ. SAINT CHRISTOPHE ET LES CYNOCÉPHALES (HAUT MOYEN GE ET MOYEN GE CENTRAL)
Les Cynocéphales ne sont pas aussi présents dans l’art (pré-)roman que d’autres hybrides humains-animaux issus de la culture antique. Néanmoins, ils y tiennent une place non négligeable et surtout particulière dans la mesure où ils y bénéficient généralement d’une humanisation assez poussée. Leur interprétation, déconcertante envers des humains à tête de chien, surtout quand elle prend place dans la sculpture ou la peinture d’une église, s’explique par le fait qu’elle a rarement été remise en cause au cours des siècles. Au point qu’un saint – Christophe en l’occurrence – dont le culte est déjà bien attesté au Ve siècle – aurait appartenu à leur peuple avant que sa conversion lui confère la pleine humanité.
Le présent article comporte dès lors deux parties. La première a comme objet la race des Cynocéphales dont l’histoire est essentiellement rappelée à travers les textes les plus significatifs de l’Antiquité et du haut Moyen Âge, avant d’en analyser plusieurs représentations d’époque romane. La seconde est consacrée à saint Christophe dont le culte et l’ iconographie entre le Ve et le XIIIe siècle sont brièvement présentés.
On a ainsi l’occasion de constater que son origine monstrueuse transparaît nettement dans les oeuvres les plus anciennes, et que c’est encore souvent le cas dans l’art byzantin et post-byzantin, à l’inverse de ce qui se passe en Occident. On conclut en se demandant comment on peut expliquer cette différence de traitement.
Lara DE MERODE, Université libre de Bruxelles (Belgique)
ÊTRES MYTHIQUES ET PLANTES PRODIGIEUSES DANS LES HERBARII À L’ÉPOQUE ROMANE
Cette conférence s’interroge sur la notion et la présence de « merveilles » dans des manuscrits de l’époque romane contenant l’Herbarius du Pseudo-Apulée (IVe siècle). Partant d’un questionnement autour du sens de « merveille » dans le domaine de l’histoire naturelle, une réflexion s’ensuit sur la présence de figures mythiques associées à certaines plantes, elles-mêmes parfois imaginaires.
Cette étude pose également la question de transferts iconographiques de type mythologique entre pharmacopée et astronomie. Finalement, quelques plantes à l’iconographie particulière sont abordées pour l’originalité de la pensée artistique médiévale qu’elles révèlent. Contrastant avec le texte qu’elles illustrent, ces images nous plongent, à leur manière, dans l’imaginaire empreint de merveilleux des artistes de l’époque romane.
Anna ORRIOLS, Universitat Autònoma de Barcelona (Catalogne, Espagne)
BÊTES ET MONSTRES SUR PARCHEMIN : LES TABLES DES CANONS DES ÉVANGILES DE CUIXÀ
Les tables des canons des Évangiles produits dans l’abbaye Saint-Michel de Cuxa durant le second quart du XIIe siècle (Perpignan, Médiathèque municipale, ms. 1) rassemblent une extraordinaire collection de bêtes et de monstres qui en fait l’un des exemplaires les plus riches connus. Si individuellement une grande partie des motifs se retrouvent dans d’autres tables antérieures ou contemporaines, leur richesse et leur originalité les singularisent. La structure et l’emplacement des tables, comme un portique précédant le texte évangélique, les assimilent à des structures architectoniques qui, à la même époque, développent des répertoires ornementaux et figuratifs semblables. Le caractère hétérogène des tables de Cuxa pourrait s’expliquer par la multiplicité des références qu’ont utilisée leurs auteurs, profitant de la liberté créative qu’ils pouvaient se permettre dans ce type d’encadrements.
Par conséquent, il serait vain de chercher des lectures individuelles pour les différentes créatures terrestres, aquatiques et aériennes qui cohabitent de façon animée dans les tables, sans que cela empêche de les considérer collectivement et conjointement à la végétation qui couronne les architectures comme une allusion polyphonique à la Création.
Olivier POISSON, Association culturelle de Cuxa
DEUX REPRÉSENTATIONS ROMANES D’ACÉPHALES DANS L’OEUVRE ATTRIBUÉ AU MAÎTRE DE CABESTANY
Des figures énigmatiques de personnages dont l’attache des bras semble située au niveau des oreilles ont permis d’ identifier la représentation sculptée d’acéphales au portail du Monestir del Camp (Passa, Roussillon) et à l’abside de l’abbatiale de Saint-Papoul (Lauragais). L’article présente ces sculptures du XIIe siècle au thème exceptionnel et les replace dans la tradition culturelle qui les mentionne depuis l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge et s’interroge, finalement, sur le sens de leur figuration.