Jacqueline Leclercq-Marx, Université libre de Bruxelles (Belgique)

Les Cynocéphales ne sont pas aussi présents dans l’art (pré-)roman que d’autres hybrides humains-animaux issus de la culture antique.  Néanmoins, ils y tiennent une place non négligeable et surtout particulière dans la mesure où ils y bénéficient généralement d’une humanisation assez poussée.  Déconcertante envers des humains à tête de chien, surtout quand elle prend place dans la sculpture ou la peinture d’une église, elle s’explique par le fait qu’elle a rarement été remise en cause au cours des siècles. Au point qu’un saint – Christophe en l’occurrence – dont le culte est déjà bien attesté au Ve siècle – aurait appartenu à leur peuple avant que sa conversion ne lui confère la pleine humanité.

La présente communication comportera dès lors deux parties. La première aura comme objet la race des Cynocéphales dont l’histoire sera essentiellement rappelée à travers les textes les plus significatifs de l’Antiquité et du haut Moyen Âge, avant d’en analyser les représentations d’époque romane. La seconde sera consacrée à saint Christophe dont on évoquera succinctement le culte et l’iconographie, entre le Ve et le XIIIe siècles. On aura ainsi l’occasion de constater que son origine monstrueuse transparaît nettement dans les œuvres les plus anciennes et que c’est encore souvent le cas dans l’art byzantin postérieur, à l’inverse de ce qui se passe en Occident.  On conclura en se demandant comment on peut expliquer cette différence de traitement.

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