Thomas Le Gouge, Université de Paris Panthéon-Sorbonne

La traduction de nombreux textes philosophiques et scientifiques de l’arabe vers le latin dans le courant du XIIe siècle a entrainé un changement profond dans la manière dont on se représente l’univers. L’astronomie n’est en effet plus dominée par les figures de Platon et de Boèce chez qui la géométrie des mouvements célestes est notamment comprise à partir de la théorie des harmonies musicales, mais par le modèle physique hérité de Ptolémée et d’Aristote. Ce changement dans le savoir entraine un changement de paradigme graphique. Alors que les figures des siècles précédents visaient à mettre en relation les différents éléments de l’univers, à partir du XIIIe siècle, certaines prétendent représenter l’univers tel que nous serions supposé pouvoir l’observer. Le nouveau type de schématisation et de représentation qui apparaît à cette époque semble dominer ensuite trois siècles d’approches scientifiques et d’interprétation populaire pour perdre lentement de son influence au profit d’un autre modèle à la fin du XVIe siècle.

Je tenterai dans cette communication d’inscrire l’histoire de l’illustration astronomique entre le XIIe et le XIIIe siècle dans une histoire de l’image, en comparant diagrammes « romans » et schémas « gothiques ». Je m’appuierai principalement sur des manuscrits du Dragmaticon philosophiae de Guillaume de Conches et de l’Image du monde de Gossuin de Metz, du Timée commenté par Calcidius et du De sphaera de Sacrobosco, en présentant des figures géométriques et des enluminures.

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