Mathieu Beaud, Institut national d’Histoire de l’Art, Paris.

Cette communication propose de mener une réflexion sur la conception, au XIIe siècle, d’un passé où se confondent légendes, narrations bibliques et histoire pour composer une mémoire civique. La légende de la chasse de Théodoric placée à l’entrée du portail de la Basilique San Zeno de Vérone témoigne de ce phénomène. Tel qu’il a été sculpté sur cette façade, l’épisode synthétise des légendes romaines et germaniques relatives à ce roi ostrogoth, ce personnage ambigu de l’histoire chrétienne qui évoque un passé incertain de Vérone. Il s’insère pourtant dans un assemblage iconographique qui dispose autour de deux cycles bibliques des bribes du passé romain païen, du passé proto-chrétien et du présent de la cité. Cet assemblage conduit à nous interroger sur la manière avec laquelle le présent de la cité s’insère à la fois dans une mémoire locale et, plus largement, dans une trame temporelle qui englobe toute l’histoire de l’humanité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e mail ne sera pas affichée. Champs obligatoires *

EffacerSoumettre