Maddalena Vaccaro (Università degli Studi di Salerno, Italie) Sous les pieds de la communauté du Mont-Cassin : espaces architecturaux et décors de pavement.

L’église abbatiale de Montecassino que l’abbé Didier fait construire à partir de 1066, consacrée en 1071 lors d’une grande cérémonie, est bien connue des savants et historiens comme un des monuments plus importants pour l’histoire de l’art du Moyen Âge. La Chronique écrite par Leo Marsicanus nous offre de précieuses informations matérielles et culturelles sur les choix de Didier, qui sont bien évidemment un point de départ pour comprendre le monastère dans sa totalité. En outre, l’histoire de Montecassino est sans aucun doute marquée à jamais par le bombardement dévastateur de 1944 par les Alliés, mais les recherches peuvent se référer à d’importants témoignages textuels et graphiques antérieurs et, en particulier, à la Chronique du Monastère d’Erasmus Gattola et à l’ouvrage du frère Angelo Pantoni, ingénieur, qui avait conduit de précieux relevés des structures pendant la décennie d’avant-guerre. Ces considérations valent aussi en ce qui concerne le pavement en opus sectile de l’église, conservé pour la plus grande partie au-dessous du sol du XVIIe siècle, mais que Pantoni avait relevé et photographié. C’est à partir de ces sources que l’on peut reconsidérer la présence des pavements à l’intérieur du monastère, leur typologie et leurs parentés artistiques. La Chronica Casinensis nous atteste le fait que Didier lui-même avait fait venir des maîtres de Constantinople afin de travailler à l’exécution du pavement puisque “la Maestria dei latini ormai da più di cinquecento anni aveva perduto la tecnica di queste arti”. Cependant, le cadre plus général de la production des pavements en mosaïque exige de mettre en évidence à leur propos l’existence et la connaissance des pavements romains (Santa Maria in Cosmedin, San Giorgio al Velabro) et, probablement, d’autres encore en Italie et en Europe, en remontant jusqu’à l’époque carolingienne. Les sources nous permettent encore de réfléchir sur le thème de la composition du pavement par rapport à l’usage du sol pendant les célébrations liturgiques, en particulier à certains moments et surtout dans l’espace du choeur. Finalement, notre regard s’étendra jusqu’à l’autorité acquise par cette mosaïque, qui a constitué un modèle pour tous les pavements des églises liées à l’abbaye (San Liberatore a Maiella), a stimulé les productions cosmatesques romaines, bien connues et qui à déterminé un moyen de penser le décor des pavements bien évidemment différent de celui qui viendra mis en place dans les régions du Nord et du Sud de l’Italie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e mail ne sera pas affichée. Champs obligatoires *

EffacerSoumettre