Vinni Lucherini, Università di Napoli Federico II

Dans l’Europe tardo-romane, tandis que se développent les expressions littéraires et philosophiques de ce que l’on connaît comme Renaissance du XIIe siècle, les images des signes du zodiaque astrologique (qui avaient déjà connu un essor carolingien) envahissent les pavements en mosaïque des églises, figurant aussi sculptées dans les portails et sur les chapiteaux ou peintes sur les murs de nombreux établissements religieux.

Dans les manuscrits enluminés abondent les représentations d’étoiles et de diagrammes. À la fin du XIIe siècle la traduction en latin des œuvres de l’astronome grec Ptolémée (Ptolémaïs de Thébaïde, né vers 100 et mort vers 170), en particulier de l’Almageste (un traité d’astronomie mathématique) et du Tetrabiblos (ou Quadripartitum, sur l’astrologie), transmis principalement par des sources arabes, impulse une nouvelle attention scientifique vers l’astronomie, un des quatre arts libéraux du quadrivium.

Dans la Palerme normande, par exemple, l’Almageste fut traduit directement du grec, peu après le 1158, sur la base d’un exemplaire envoyé au roi Guillaume I de Sicile par l’empereur de Byzance Manuel I Comnène. Au début du XIIIe siècle on constate un fort intérêt pour les textes théoriques et pratiques d’astronomie dans d’autres cours princières de l’Europe méridionale, comme celles de l’empereur Frédéric II et du roi Alphonse le Sage de Castille.

La question que l’on propose ici de développer est de savoir dans quelle mesure les manuscrits astronomiques commandés par les souverains ou exécutés dans les cercles intellectuels de leurs cours peuvent être considérés comme des instruments de pouvoir.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e mail ne sera pas affichée. Champs obligatoires *

EffacerSoumettre